LA FRANÇAFRIQUE CONTIENT TOUS LES INGRÉDIENTS POUR UNE PRODUCTION AUDIOVISUELLE

Les dernières révélations de Robert Bourgi,  impliquent des personnalités politiques au plus haut sommet de l’état. Complots, espionnage, trafic d’influences, trafics d’armes, valises de billets, financement occulte, trahisons, divorce, du roman politique et d’espionnage pour de vrai !

Qu’appelle t-on la Françafrique ?

Dans les années 60, les anciennes colonies d’Afrique accèdent à l’indépendance. Pour autant, des liens particuliers avec la France se maintiennent, liens qui ne s’inscrivent pas nécessairement dans la nouvelle légalité internationale.

En effet, la France a besoin de maintenir son rang à l’ONU (grâce aux soutiens des États clients) et de préserver son accès au pétrole, à l’uranium, et à différentes matières premières. Elle est aussi animée par des convictions idéologiques et politiques puisqu’elle souhaite à tout prix éviter que l’Afrique ne bascule dans le communisme. Les partis politiques trouvent également rapidement leur compte, récupérant pour leurs caisses, les bénéfices des actions de corruption dans les opérations d’achat des matières premières.

La France développe alors une politique avec ses anciennes colonies, faite d’actions occultées au grand public car en opposition avec la légalité internationale. Jacques Foccart, un personnage de cinéma à lui tout seul (L‘Homme de l’ombre, Paris, Fayard, 1990 est l’unique biographie de Jacques Foccart), s’affirme alors comme l’indispensable « Monsieur Afrique» du Gaullisme, homme de l’ombre du Général puis de Georges Pompidou, chargé avec Pierre Guillaumat, autre homme de base du gaullisme et PDG d’ELF d’organiser la politique africaine de la France.

Nous avons souvent entendu parler des « méthodes et réseaux Foccart ». Les méthodes de Jacques Foccart s’avèrent extrêmement directives et expéditives, visant à rendre les Chefs d’États dépendants de la France pour exercer et se maintenir au pouvoir. À l’instar des mouvements de Résistance dont il fut un acteur majeur, il met en place une structure centralisée et cloisonnée, de façon à en rester l’unique ordonnateur. Cette organisation en réseau est une organisation de terrain, entièrement tournée vers l’efficacité opérationnelle.

Ces réseaux sont à la fois des réseaux de renseignement et d’action. Concernant l’information, ils puisent naturellement dans les rangs des services de renseignement des services secrets et de la diplomatie, mais aussi dans ceux des hommes d’affaires et notables œuvrant localement (les « correspondants »). Pour l’action, aux côtés des services actions des services secrets sont fréquemment mobilisés des mercenaires.

Rapidement, le système de dépendance des états africains se met en place grâce au soutien des chefs d’États amis de la France, à l’élimination physiques des leaders non acquis aux intérêts français, au trucage d’élections et à des entreprises comme Elf qui permettent le détournement de sommes colossales qui sont utilisées entre autre pour financer les opérations nécessaires à cette politique occulte.

En 1994, l’éclatement de l’affaire Elf, porte les dessous de la Françafrique sur les devants de la scène. Elle révèle des circuits financiers alimentant un vaste système de corruption de part et d’autre de la méditerranée. Loïk Le Floch-Prigent, à la tête de l’entreprise de 1989 à 1993 et condamné en 2003 pour plusieurs centaines de millions d’euros de détournement de fonds, résumera ainsi le système : « En créant Elf (…), les gaullistes voulaient un véritable bras séculier d’État, en particulier en Afrique (…). Une sorte d’officine de renseignements dans les pays pétroliers. L’argent du pétrole est là, il y en a pour tout le monde. (…) Elf fut et reste une pièce essentielle du dispositif néo-colonial mis en place par Paris, quelques années après les indépendances, afin de maintenir sa tutelle économique et politique ».

Et aujourd’hui, où en est-on de la Françafrique ?

L’affaire Elf a montré que la Françafrique n’a pas disparu sous François Mitterrand comme la mise à l’écart de Jacques Foccart par VGE en 1974, aurait pu le laisser imaginer. Bien au contraire ! Outre le réseau Foccart, toujours actif, les années 1990 ont vu l’arrivée de nouveaux acteurs de la Françafrique, dont Jean-Christophe Mitterrand, puis Charles Pasqua dans le gouvernement d’Édouard Balladur. Ces deux derniers se retrouveront au tribunal ensemble dans l’affaire de l’Angolagate. L’affaire des ventes d’armes en Angole, ou Angolagate, est un trafic d’armes présumé dans laquelle sont impliquées plusieurs personnalités politiques françaises de premier plan parmi lesquelles un ancien ministre de l’Intérieur, un fils de président de la République, deux milliardaires, un ancien préfet, un général, un magistrat et ancien député.

Elle est également appelée « affaire Falcone » ou « affaire du trafic d’armes vers l’Angola ».

Mais la «grande œuvre» du réseau Foccart se situe au Gabon, ex-colonie française où d’importantes réserves de pétrole ont été découvertes. C’est lui qui installe en 1967 Omar Bongo au pouvoir : il y restera jusqu’à sa mort, 41 ans plus tard. Le président gabonais fait partie des chefs d’État africains cité dans l’affaire des « Biens mal acquis ». Les « biens mal acquis » sont le produit d’activités délictuelles ou criminelles qui ont permis à des dirigeants un enrichissement que leurs revenus ne peuvent justifier. Ils sont le résultat de détournements de fonds, de vols ou de transferts illicites d’argent public entre les comptes nationaux et leurs comptes personnels, de la corruption et de l’octroi de rétrocommissions. Les auteurs des infractions utilisent souvent les mécanismes d’évaporation des capitaux opaques, garante d’impunité, grâce notamment aux paradis fiscaux et judiciaires et à la complicité de pays développés.

Bourgi, «disciple» de Foccart

Jacques Chirac élu à la présidence de la République, les amitiés spéciales perdurent. La mort d’Omar Bongo, en 2009, est l’occasion d’un nouveau déballage sur la Françafrique. Valéry Giscard d’Estaing affirme que le président gabonais avait financé en 1981 la campagne présidentielle de Jacques Chirac, qui se présentait contre lui au premier tour. « J’ai appelé Bongo et je lui ai dit : ‘Vous soutenez actuellement la campagne de mon concurrent’, alors il y a eu un temps mort et il m’a dit : ‘Ah, vous le savez’», raconte l’ancien président dont la tentative de réélection fut plombée par l’affaire des diamants reçus du dictateur centrafricain Bokassa.

À la mort de Jacques Foccart, en 1997, c’est l’avocat Robert Bourgi qui reprend le flambeau auprès de Jacques Chirac. Il travaille en lien direct, selon ses dires, avec Dominique de Villepin, secrétaire général de l’Élysée puis premier ministre. Au début des années 2000, Michel de Bonnecorse prend la tête de la cellule Afrique de l’Élysée, jusqu’en 2007. Robert Bourgi, lui, se range alors du côté de Nicolas Sarkozy.

Dès la campagne présidentielle en 2006, Nicolas Sarkozy proclame son intention d’en finir avec la Françafrique. Dans un discours prononcé à Cotonou en mai 2006, le candidat promet l’avènement d’une «relation nouvelle». De fait, après son élection, la cellule africaine disparaît. Claude Guéant, secrétaire général de l’Élysée, reprend les dossiers. Le chef de l’État annonce également la remise à plat des accords de Défense qui lient la France à ses ex-colonies et comportent des clauses secrètes portant sur les matières premières des pays africains.

Mais un incident conforte ceux qui pensent que l’«Afrique de papa» n’est pas morte : l’éviction de Jean-Marie Bockel. En 2008, le secrétaire d’État à la coopération prend le président au pied de la lettre en appelant à «la fin de la Françafrique». Il est débarqué du gouvernement. En septembre 2009, Robert Bourgi révèle sur RTL que c’est Omar Bongo qui a obtenu du président de la République «la tête» du secrétaire d’État.

Reste la question des mallettes d’argent, dont Robert Bourgi affirme que tous les présidents de la cinquième République ont bénéficié, excepté Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas l’avis de Michel de Bonnecorse, l’ex-Monsieur Afrique de Jacques Chirac. Dans La République des mallettes, de Pierre Péan, il assure qu’en 2006, Robert Bourgi a déposé de l’argent venu d’Afrique «aux pieds du ministre de l’Intérieur», Nicolas Sarkozy. Sur fond de déclin de la Françafrique (mort d’Omar Bongo, chute de Laurent Gbagbo, concurrence accrue sur le continent de pays comme la Chine ou les États-Unis), la guerre des ex-hommes de l’ombre est ouverte.
(sources Le Figaro, Wikipédia)

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