La Françafrique : Les lectures conseillées par Best-seller to Box-office

Les dessous de la Françafrique de Patrick Pesnot chez Nouveau Monde Éditions

Journaliste, écrivain et homme de radio, Patrick Pesnot est producteur de l’émission Rendez-vous avec X depuis 1997 sur France Inter. Il est l’auteur de Morts suspectes sous la Vème République, de Terrorisme islamique, de Espions russes de Staline à Poutine, et Les Grands espions du XXème siècle, dans la collection Les dossiers secrets de Monsieur X chez Nouveau Monde Éditions également.

Agonies en Françafrique de Dina Mahoungou chez L’Harmattan

« C’était le début de la guerre de Brazzaville… ». Les prétendants au pouvoir bradent les ressources, des nouveaux prédateurs s’infiltrent dans l’ancien Congo français à la recherche de leur part de gâteau. Ne sommes pas nous sur les chemins de la mondialisation ? Un livre corrosif qui ne relève ni du pamphlet ni de la niaiserie abyssale du moraliste. Ici, on a l’impression d’être à la fin d’un règne, une Françafrique mal en point qui agonise sous les yeux du lecteur.

L’auteur, congolais vivant en France depuis plus de 30 ans, juxtapose les souvenirs de « la guerre de Brazzaville », laquelle avait opposé trois milices, les Cobras, les Zoulous et les Ninjas, aux apparences mafieuses. Il intègre également dans son récit un carnet dans lequel des congolais de Paris racontent leur quotidien.

Le roman, sans véritable narrateur, est scindé en trois parties : 1996, 2010, 2000, avec des flashbacks. Les histoires et les personnages s’enchaînent : on passe du pétrole au bois, de la Sape aux quartiers sensibles. Outre l’humour, on savoure la galerie de portraits aussi vrais que nature.

Verre cassé d’Alain Mabanckou en poche

Ce roman baroque aux allures rabelaisiennes a pour décor un bar congolais où la crasse et la misère font bon ménage avec le rire et l’ivresse. Le narrateur, Verre Cassé, n’est rien moins que le patriarche des lieux, vieil ivrogne désabusé qui vient y oublier au détour d’une énième bouteille les avanies de l’enfer conjugal. Il nous présente toute une galerie de personnages hauts en couleur dont les prouesses sont aussi truculentes que leurs surnoms.

Né au Congo-Brazzaville, Alain Mabanckou enseigne la littérature francophone, à l’université de Californie-Los Angeles (UCLA). Il est également l’auteur de Mémoires de porc-épic, prix Renaudot 2006, disponible en Points. Ses œuvres sont traduites dans une douzaine de langues.

La Françafrique, le plus long scandale de la République de François-Xavier Vershave

En 1998, François-Xavier Vershave publie La Françafrique, le plus long scandale de la République. Détournement de l’Aide publique au développement, assassinats, putsches….le fondateur de l’association « survie », qui milite contre la Françafrique, liste les faits d’armes des réseaux parallèles.

L‘Homme de l’ombre : éléments d’enquête autour de Jacques Foccart, l’homme le plus mystérieux et le plus puissant de la Ve république de Pierre Péan, Paris, Fayard, 1990

 » M. Jacques Foccart a été et reste sans nul doute un des personnages les plus mystérieux de la Ve République. Le pouvoir occulte qu’on lui a prêté en a même fait un mythe. Le nom de Foccart a toujours été lié aux activités non officielles du pouvoir gaulliste, qu’il s’agisse de la lutte contre l’OAS, du SAC ou des services spéciaux. Rien ne paraissait pourtant prédisposer cet homme à devenir un collaborateur si proche du général de Gaulle qu’il en est devenu, aux yeux de ses fidèles, mais aussi de ses opposants, comme l’ombre même…  »

Ainsi s’exprime en 1982 le rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur le SAC.

Telle est aussi la figure centrale du nouveau livre de Pierre Péan, à la confluence de tous ses centres d’intérêt: les affaires africaines, l’histoire secrète de ces dernières décennies, les services spéciaux, l’argent noir, les réseaux d’influence et les polices parallèles, sans oublier le terroir chouan dont l’auteur est originaire à l’instar de son personnage principal.

Celui-ci, de fait, a été l’homme le plus puissant et le plus mal connu de la Ve République. Cofondateur et patron du parti gaulliste, le RPF, lors de la  » traversée du désert  » d’avant 1958, il devint ensuite le  » grand vizir  » de la politique africaine de la France pendant près de vingt ans, et, bien qu’il s’en défende, il ne cessa dans le même temps d’avoir la haute main, soit directement, soit indirectement, sur l’action des services secrets français. Personnage énigmatique, ultra-protégé, on a dit à son propos qu’il était l’éminence grise et le collaborateur le plus proche de De Gaulle. Comme tel, certains membres de la CIA ont vu en lui un espion à la solde de Moscou, l’OAS, un traître pro-FLN, et il n’est pas une grande affaire _ affaire Ben Barka, affaire Markovic, affaire Boulin, etc. _ à propos de laquelle son nom, à un titre ou à un autre, n’ait pas été prononcé.

En ce temps de commémorations gaulliennes, Pierre Péan, au terme d’une enquête de plusieurs années, apporte sur ce personnage considérable _ et son entourage _ des révélations pour le moins surprenantes qui donnent à certains chapitres de cette vie une dimension proprement romanesque.

Pierre Péan, journaliste-écrivain, est notamment l’auteur de Les deux bombes, affaires africaines, V (l’affaire des avions renifleurs), Secret d’Etat, L’Argent noir.
(Source www.fnac.com)

La République des mallettes, de Pierre Péan

La démocratie est-elle en train de tuer la démocratie, à bas bruit ? L’actualité a égrené depuis quinze ans des scandales politico-financiers sans que nous ne puissions en comprendre la logique, s’il devait même y en avoir une. Après plus d’un an d’enquête, au cours de laquelle de très nombreux acteurs, jusqu’au sommet de l’État, ont accepté de lui parler, à condition que cela soit souvent en « off », Pierre Péan met au jour bien des aspects passés inaperçus sur les activités dans les zones grises de l’État. Dans toutes ces affaires, un seul enjeu : constituer un « trésor de guerre », en vue de la campagne présidentielle suivante.

À chaque fois, il s’agit de tirer la manne des grands contrats civils ou militaires. Le durcissement de la législation sur le financement des partis a accouché d’un monstre : désormais, la pratique des rétrocommissions est devenue la règle d’un certain commerce international d’État. Cette « République des mallettes » a pris le pas sur l’État démocratique. Son fonctionnement et les décisions les plus stratégiques du pays semblent aiguillonnés, plutôt que par l’intérêt national, par le souci de perpétuer ce système et de le rendre le plus fluide possible par la constitution d’une oligarchie restreinte occupant les postes « stratégiques » : à la tête des grandes entreprises à capital public, à l’Élysée et dans les ministères régaliens. Une oligarchie pour qui l’argent est devenu roi. À travers l’incroyable itinéraire de l’un des « facilitateurs » de ce système, personnage au passé des plus troubles, Pierre Péan démonte une à une les pièces d’un mécanisme qui, si nous n’y prenons garde, finira par ronger le système démocratique français, comme c’est déjà le cas en Russie ou en Italie.

Pierre Péan est enquêteur-écrivain. On lui doit notamment Affaires africaines (1983), Une jeunesse française (1994) et Le Monde selon K. (2008). Il a publié dernièrement aux éditions Mille et une nuits Carnages.

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