D’une princesse à l’autre: Voilà qui devrait donner des idées d’adaptations à de nombreux réalisateurs et producteurs

Nous, princesse de Clèves

De Régis Sauder

 Documentaire. Sortie le 30 mars 2011

Nous avions vu en 2004, L’esquive, film réalisé par Abdellatif Kechiche, mettant en scène des jeunes de banlieues préparant pour leur cours de  français des scènes du Jeu de l’amour et du hasard  de Marivaux. Le film, qui avait obtenu de nombreux en Césars de 2005, avait fait se côtoyer deux mondes souvent opposés ou s’ignorant, celui du théâtre classique et celui des jeunes vivant dans des cités HLM.

Récemment, comme nous pouvons le lire sur le site Internet Evene, Bertrand Tavernier, dans ‘La Princesse de Montpensier’, a révélé ce qu’il pouvait y avoir d’actuel dans cette littérature qui parle du passage à l’âge adulte, de l’émancipation des femmes, du désir et de la répression.

Aujourd’hui, c’est Régis Sauder qui nous propose un documentaire mêlant une fois de plus un classique souvent critiqué et des élèves marseillais pour la plupart issus de l’immigration.

Madame de Lafayette remise au goût du jour.

Toujours sur Evene, nous pouvons lire que les jeunes protagonistes ne font pas que rêver sur les élans romanesques d’une histoire galante, même si une lycéenne se fait surnommer  « ma princesse de Clèves » par son petit ami, et qu’elle se dit entourée de « plein de petits Nemours ». Ce qui passe aussi, de façon sous-jacente, c’est la fierté de pouvoir s’approprier un héritage culturel. Les incertitudes amoureuses, la communication avec les parents, la cristallisation du baccalauréat, l’espoir de changement social : sur tous ces sujets, ils s’expriment devant la caméra avec une étonnante franchise. Mais les plus beaux moments sont ceux où ils interprètent le texte de l’ouvrage, affichant une aisance et une sincérité qui donnent raison au titre de ce remarquable documentaire.

 A travers ce documentaire nous avons une nouvelle fois la preuve que la littérature et les classiques sont à la portée de tous. Il faut juste ne pas hésiter à se les approprier, savoir les appréhender, faire fi des préjugés, et se dire que la littérature n’est pas seulement réservée à une partie de la population.

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