Les producteurs indépendants britanniques ont raison d’être inquiets….

David Cameron devrait observer la stratégie du studio Paramount et de sa structure légère Paramount Insurge, pour élaborer les grandes lignes de sa politique pour l’audiovisuel britannique. Et sentir le vent qui tourne !

Les producteurs indépendants britanniques sont inquiets après que leur Premier Ministre ait récemment déclaré que les aides publiques devraient se focaliser sur les films grand public, susceptibles de faire des succès commerciaux exportables. « Si on pouvait prévoir quels films vont avoir du succès, il n’y aurait pas de problème, a ironisé Ken Loach. C’est seulement en finançant un grand nombre de projets variés, dont certains seront de grands succès, et d’autres seront originaux et créatifs, que vous aurez une industrie vivante du cinéma. »

Vivante, l’industrie du cinéma britannique l’est sans nul doute. Depuis l’oscarisé Discours d’un roi l’an dernier, une floraison de films indépendants britanniques rencontre le succès sur leur marché local et dans le monde. La cérémonie des Baftas, il y a queques jours, ont célébré comme il se doit le succès du cinéma « made in UK ». La Dame de fer avec Meryl Streep, La Taupe, My Week with Marilyn, We need to talk about Kevin (au passage, deux adaptations d’œuvres littéraires…) tous nominés en sont d‘excellents exemples. Avec des recettes qui suivent et une part de marché tant locale qu’internationale qui progresse.

Mais en y regardant de plus près, l’essentiel des revenus provient de grosses productions americano – britanniques comme Harry Potter, Pirates des Caraïbes ou Sherlock Holmes. Depuis quatre ans, la production indépendante nationale décline, tandis que les coproductions transatlantiques et les tournages de films américains dans les studios anglais atteignent des records. Les producteurs indépendants britanniques ont raison d’être inquiets….

Sans doute trouveront-ils du réconfort devant le succès de Devil Inside. Devil inside, film d’exorcisme, est le nouvel espoir du studio de Paramount qui souhaiterait faire de ce petit film d’horreur, un hit planétaire. Produit pour 800 000 $ seulement, puis acheté un million par le studio, il a récolté 34 millions de $ de recettes lors du premier week-end après sa sortie.

Car depuis le succès de Paranormal Activity en 2009, le studio Paramount a créé une structure légère baptisée Paramount Insurge, chargée de trouver chaque année une à deux pépites dont le coût ne dépasse pas le million de dollars et qui sont capables de devenir des « must see » grâce aux réseaux sociaux. Le but, échapper à la lourdeur bureaucratique du studio, tout en assurant une rentabilité unique. A Hollywood, on appelle cela « produire autrement ».

La France, quant à elle, a mis depuis longtemps en place, une politique de financement du cinéma français qui permet aujourd’hui à des réalisateurs indépendants de proposer quantité de films aussi singuliers que réussis. The Artist n’en est-il pas un magnifique exemple ?

Espérons, que l’exception britannique ne jouera pas ici en défaveur d’une production de films indépendants britanniques vivante et de qualité. Voilà qui nous priverait de magnifiques talents et créations.

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RETROUVEZ « KABOUL DISCO » SUR BEST-SELLER TO BOX-OFFICE

Les deux tomes la bande dessinée Kaboul Disco dont est inspirée la nouvelle série « Kaboul Kitchen », sont présentés sur Best-seller to Box-office depuis avril 2010.

Publiés par La Boîte à bulles, Comment je ne me suis pas fait kidnapper en Afghanistan, T1 paru en octobre 2007 et Comment je ne suis pas devenu opiomane en Aghanistan, T2, paru en novembre 2008,  avaient séduit les équipes Best-seller to Box-office par le regard ironique et décalé porté sur les réalités de ce pays au cœur de l’actualité. Ces deux titres sont directement inspirés de la vraie histoire de Marc Victor, le restaurateur français à Kaboul, et dont Nicolas Wild raconte les grandes lignes en dessins.

Et c’est une réussite. Car apprendre en divertissant est un des nombreux aspects de Kaboul Disco. Aspect que l’on retrouve également dans la série télévisée, « Kaboul Kitchen » diffusée par Canal + à partir du 13 février.

Kaboul Disco : le livre

En voyage pendant 5 mois en Afghanistan, Nicolas Wild, le dessinateur, a eu pour mission de mettre en image la jeune constitution afghane à destination des écoles du pays. Au sein d’une petite entreprise de communication, il a participé aussi à des affiches et prises d’images pour des spots commandés par l’armée afghane.

A mi chemin entre le reportage et l’autobiographie, Kaboul Disco, la bande dessinée, est un patchwork d’anecdotes croustillantes souvent très amusantes, qui balayent les préjugés que l’on peut se faire sur l’Afghanistan. Dans un récit dense de 160 pages, l’auteur aborde énormément de thèmes parmi lesquels le travail des enfants, la religion, l’histoire du pays, la propagande, les couvre-feu, les kidnappings ou à l’inverse les soirées “branchées”.

Kaboul Kitchen : la série télévisée

Mais peut-on rire de tout ? La série télévisée que l’on pourrait qualifier de « Dramedy », genre mélangeant comédie, drame dans un format de sitcom cher aux américains, est sans nul doute osée. Mais elle s’inscrit dans « un renouveau de la fiction française » comme n’a pas manqué de le faire remarquer les organisateurs du Festival des Créations Télévisuelles de Luchon qui vient de s’achever. Ce Festival, dont le concept est de promouvoir l’excellence de la fiction française, a proposé en avant-première quelques-unes des réalisations que vont programmer les chaînes françaises dans les prochains mois. De « Bankable » de Mona Achache à « Yann Piat, chronique d’un assassinat » d’Antoine de Caunes, plusieurs de ces films touchent à des sujets difficiles puisés dans l’histoire récente ou moins récente : « La Mer à l’aube » de Volker Schlöndorff, déjà applaudi au Fipa de Biarritz, sur le drame des otages de Nantes, « La Baie d’Alger », comédie dramatique sur fond des « événements » en 1955, « Un autre monde » de Gabriel Aghion, ou comment les planteurs ont essayé en 1915 de garder leur main-d’œuvre de couleur qui devait partir au front, « Yann Piat », sur l’exécution de l’ex-députée frontiste, « Toussaint Louverture » de Philippe Niang, sur le libérateur d’Haïti. Mais aussi des polars, des comédies, des drames d’aujourd’hui. Tout ce qui fait le renouveau de la fiction française et qui a amené Serge Moati, président du Festival, à déclarer : « On assiste à un printemps de la fiction française qui a opéré un véritable renouveau ».

Sûr que la série « Kaboul Kitchen » ne lui fera pas démentir ses propos !

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LA SÉLECTION BEST-SELLER TO BOX-OFFICE DE LIVRES ADAPTABLES AU CINÉMA OU À LA TÉLÉVISION AU MAGHREB DES LIVRES

Ne ratez pas ce week-end la 18e édition du « Maghreb des livres » qui se tiendra à l’Hôtel de ville de Paris.

Le public pourra profiter d’une grande librairie avec tous les livres publiés en 2011 en France et à l’international, relatifs au Maghreb et à l’intégration. Ces romans, essais, BD, beaux livres ou polars proviennent d’Algérie, de France, du Maroc et de Tunisie. Ils sont en langues arabe, française et tamazight. En tout, 130 auteurs, une librairie de 5 000 ouvrages !

Créé en 1994 par l’association Coup de soleil, le « Maghreb des livres » met chaque année à l’honneur, suivant une rotation triennale, la littérature de l’un des trois pays du Maghreb central. Après la Tunisie en 2011 et avant l’Algérie en 2013, ce sont donc les lettres marocaines qui seront célébrées.

La manifestation n’oubliera pas pour autant l’Algérie (150 devraient paraître sur ce thème uniquement d’ici à juin 2012 !)  qui commémorera le 50e anniversaire de son indépendance. De nombreux ouvrages parus ou à paraître à cette occasion y seront présentés.

Un 18ème Maghreb des livres au cœur de l’actualité !

SÉLECTION BEST-SELLER TO BOX-OFFICE

1/ La vie sexuelle d’un islamiste à Paris de Leïla Marouane – Publié par Albin Michel, Septembre 2007, 318 pp

Droits étrangers vendus en Italie, Allemagne et Etats-Unis.

Les péripéties d’un homme de quarante ans et puceau qui prend un jour la décision de vivre sa vie. Mohamed, 40 ans, banquier, pieux musulman et expert en religion, a pris une décision aussi secrète qu’irrévocable : déménager de Saint-Ouen où il vit toujours avec sa mère pour Saint-Germain-des-Prés, et en finir avec l’abstinence sous toutes ses formes…

2/ Bad Boy’s Memories de Mansour Elsoyem – Publié à Khartoum en 2005, 250 pp

Ecrit en langue arabe, le livre a gagné le prix le plus prestigieux au Soudan, le “Tayyib Saleh Prize”.

L’histoire d’un enfant cul-de-jatte, abandonné par sa mère mourante à des prostituées dans la rue à Khartoum. Cet enfant qui a appris à survivre et mendier dans la misère la plus totale connaîtra pourtant un destin extraordinaire.

Très belle histoire.

3/ Nos pères sont partis de Dalila Bellil – Publié par Encre d’Orient, 2011, 288 pp

Dahbia et Soltana sont nées dans le même village de Kabylie. Mais la vie a proposé à chacune un chemin différent. Tandis que Dahbia, dont le père a émigré en France, vit et grandit au village, Soltana, elle, s’est envolée vers la France avec sa famille, pour y rejoindre son immigré de père. Chaque été, les fillettes se retrouvent au bled. Elles y passent des heures aussi délicieuses qu’amères, puisque à peine réunies, voilà qu’elles doivent se quitter de nouveau.

Les années passent. Après le mariage de Dahbia, Soltana se persuade qu’elle a perdu son amie pour toujours. Un jour pourtant, Soltana reçoit une lettre de Dahbia. C’est un appel au secours. Commence une correspondance entre les deux jeunes femmes. D’aveux à peine murmurés en confidences à demi dites, deux âmes se livrent l’une à l’autre, se délivrent l’une par l’autre, en osant s’avouer que l’une, comme l’autre, est en exil, celle-ci dans son propre pays, celle-là en terre lointaine – exil propre à chacune, exil de quiconque a soif d’absolu, exil qui rend étrangère à ce monde- ci les âmes hautes. Double portrait aussi puissant que fin, avec pour toile de fond l’Algérie de ceux qui sont restés et la France des oubliés, des mal-aimés, ce roman épistolaire donne la parole à deux femmes courageuses, plus proches et plus semblables qu’elles ne le pensaient. Nos pères sont partis est le premier roman de Dalila Bellil.

4/ Tunisienne girl : blogueuse pour un printemps arabe de Lina Ben Mhenni – Publié par Indigène, 2011

Lina Ben Mhenni enseigne à l’université de Tunis. Elle a reçu à Bonn, le 12 avril, le Prix du meilleur blog 2011 lors de la septième édition du grand concours international des blogs, les BOB’s, organisé par la radio-télévision allemande Deutsche Welle.

C’est la première révolution de l’histoire accomplie par une génération de jeunes gens avec, pour seules armes, des ordinateurs, des blogs, des réseaux sociaux comme Facebook, Twit- ter, Flickr… La jeune Lina Ben Mhenni, aux commandes de son blog Tunisian Girl, est l’une des actrices les plus courageuses de cette guerre menée contre Ben Ali, le dictateur tunisien. Guerre virtuelle, où s’affrontent cyberactivistes, cyberpirates, cyberflics, mais avec de vrais morts, de vraies arrestations, de vraies immolations, jusqu’à ce jour du 14 janvier 2011 où le tyran, qui a bénéfi- cié de la complaisance criminelle du monde occidental, “dégage” enfin. Tandis qu’ex-ministres arabes et ex-ministres occidentaux palabrent sans vergogne sur le “printemps arabe «, ce petit livre témoigne du rôle indéniable de la génération Facebook pour la conquête d’un monde sans violence, sans torture, sans censure et sans chefs.

5/ Beyrouth canicule de Djilali Bencheikh – Publié par Elyzad, 2011

Années 70 : Palestiniens et Israéliens se livrent une guerre sans merci, prise d’otages de Munich, coup d’éclats de Septembre noir… À Paris, Kamel, étudiant algérien, idéaliste et bon vivant, s’engage auprès de compatriotes militant pour la démocratie en Algérie. Comme eux il se sent entièrement solidaire de la cause palestinienne après avoir pris la défaite arabe de Juin 67 comme une gifle personnelle. Aussi, lorsque le charismatique chef du mouvement l’investit d’une mission secrète au Liban, il est dans l’incapacité de refuser malgré la peur qui le tenaille. Arrivé à Beyrouth, il est vite confondu par la police. La valise orange à double fond est bien trop voyante pour ne pas être repérée. Mais il refuse de parler. Ce Candide au pays du Cèdre est alors pris dans une tourmente dans un pays au bord de l’explosion. Piégé comme une souris dans la capitale libanaise, ballotté au gré de rencontres déconcertantes et d’intrigues inquiétantes il devient l’enjeu de calculs politiques qui le dépassent. Dans ce pays devenu celui de tous les dangers, il vogue de galères en surprises. Et s’il est toujours vivant, est-ce en raison de sa bonne étoile ou grâce à la protection d’une puissance invisible? Là encore, le hasard va lui offrir un coup de pouce aussi éprouvant que salvateur.

6/ Periple andalou de Derri Berkani – Publié par L’Harmattan, 2011, 272 pp

Pour quelle raison Abderraman Avercane, médecin au seuil de la retraite entreprend-il un éprouvant périple à l’extrême sud de l’Espagne, avec pendue au cou, par un long cordon de cuir, une clé en bronze ? Ce curieux objet, transmis comme une relique au sein de la famille, était censé avoir appartenu à une aïeule morisque chassée de Grenade en 1609. À neuf ans vint son tour de sacrifier au rite de passation. Sa grand-mère Mina lui fit prêter serment de ne retourner en Al Andalus, qu’humblement à pied ou sur un âne. Avec les années il avait rangé ce rituel dans l’armoire du folklore familial riche en bizarreries. À la soixantaine bien tassée, la loi sarkozyenne sur l’ADN lui remet en mémoire le célèbre décret royal de Philippe III sur la Limpezza di sangre prétexte à l’éradication des Morisques. Le Rebeu du 21e siècle subira-t-il le même sort? Le docteur Avercane décide d’honorer la promesse faite il y a un demi-siècle, en voilier d’abord, à pied ensuite. La rencontre avec un archéologue espagnol confirme, qu’au-delà des monuments mauresques envahis de touristes, les traces de la destruction programmée de tout un peuple existent bel et bien.

7/ Camus dans le narguilé de Hamid Grine – Publié par Après la Lune, 2011, 174 pp

Nabil, professeur de français, mène une vie tranquille avec son épouse et leurs deux enfants. C’est un intellectuel un peu aigri, dévoré par le remords de n’avoir jamais eu le courage de dire à son père combien il avait été dur et injuste avec sa mère, morte quelques années plus tôt. Le jour des obsèques de son père, son oncle Messaoud, qui a profité toute sa vie des largesses de son frère, lui apprend qu’il n’est pas le fils de son père, mais… d’Albert Camus, son écrivain vénéré ! Persuadé que cette révélation n’a d’autre but que de le priver de son héritage, Nabil se prend pourtant à douter… Et s’il était réellement le fils de Camus ? Partagé entre la douleur de n’avoir pas connu son vrai père et la fierté d’être le rejeton de son héros, il mène l’enquête auprès de Boualem, le libraire, et de sa collègue Sarah, qui le conduit sur les traces de Camus, à Tipasa, et lui fait rencontrer son grand-père, qui connut bien l’écrivain.

Étonnant roman, qui aborde d’une façon très originale le rapport souvent complexe entre Albert Camus et l’Algérie, en le mettant en parallèle avec la quête impossible du père, et la réconciliation posthume avec celui-ci.

8/ La dernière ronde de Ilf-Eddine – Publié par Elyzad, 2011, 248 pp

Un champion d’échecs russe participe à un tournoi qualificatif pour le titre mondial. Au fur et à mesure des parties, comme monte progressivement un suspense intense, l’homme vieillissant se remémore les étapes importantes de sa vie : ses succès de jeunesse, sa découverte du haut niveau, ses années de labeur auprès de Karpov, puis son exil en France, loin de cette URSS qui a façonné son destin. Au-delà des peines et des désillusions, au-delà de la solitude, la passion perdure, à fleur de peau. Alors que les rondes se succèdent et que nous partageons ses émotions les plus intimes, son ambition intacte nous porte à espérer : cette dernière ronde le mènera-t-elle enfin à la consécration qu’il attend depuis si longtemps?

Un premier roman rare, à la construction haletante, véritable plongée dans l’univers et l’histoire du jeu d’échecs. Surtout, la radiographie d’un champion qui oscille en permanence entre la nécessité d’accepter ses limites et la poursuite inlassable de son rêve.

9/Les gaufrettes à l’harissa de Yamina Khodri – Publié par Édilivre, 2011, 116 pp

Bienvenue dans l’univers de la Planète Gaufrettes ou Momo la Pizza, Virgule, Farid la Science, Johny la Débrouille, Daniel la Carcasse et bien d’autres donnent du goût à la vie de leur banlieue en dénonçant une situation sociale sclérosée par les inerties administratives ou simplement par l’incompréhension. Ils s’investissent alors dans un mouvement associatif où ils expérimentent la démocratie et mettent à l’honneur des idées géniales. Dans un style imagé et savoureux, avec ses emprunts à la langue des banlieues, Yamina Khodri présente ici un pamphlet contre le pouvoir et l’organisation sociale.

10/ La vieille dame du riad de Fouad Laroui – Publié par Julliard, 2011, 248 pp

Comment partager son espace avec quelqu’un qui vous est totalement étranger ? Telle est la question !

À travers cette fable tragi-comique, Fouad Laroui pose la question des rapports entre la France et le Maroc dans leurs dimensions historique, affective et culturelle.

Sur un coup de tête, François et Cécile lâchent tout à Paris pour aller s’installer à Marrakech. Quel choc quand ils découvrent, dans une petite pièce au fond du riad qu’ils viennent d’acquérir, une vieille femme qui y semble installée de toute éternité. Ni l’agence immobilière ni les anciens propriétaires ne sont en mesure de leur expliquer ce qu’elle fait là. La femme est très vieille, paisible, parlant quelques mots d’un dialecte que personne ne comprend et ne paraît absolument pas disposée à quitter les lieux. Cette présence dérangeante plonge le jeune couple dans le plus profond des embarras. Pétris de valeurs humanistes, ils ne savent comment gérer cette situation. Pas question de jeter à la rue une personne aussi fragile. Aucune institution n’est prête à l’accueillir. Impossible de retrouver sa famille. Comment aménager cette cohabitation? La faire travailler contre le gîte et le couvert ?… mais pour faire quoi ?… La considérer comme une amie de la famille ? Mais ils n’ont absolument rien en commun. Lui trouver une chambre en ville ? Impossible de la faire partir manu militari. Accomplir un acte charitable et l’accueillir comme une SDF ? Se soumettre et accepter cette étrange situation ? Mais cette présence, aussi discrète soit-elle, reste une intrusion insupportable et un viol de l’intimité de ce couple plein de bonnes intentions. Avec cette fable drôle et touchante, Fouad Laroui s’interroge de façon faussement naïve sur les différences culturelles et leur difficile cohabitation.

11/ Les sauvages, T1 de Sabri Louatah – Publié par Flammarion, 2012

Un samedi de mai, à Paris. Sur les affiches et les écrans, un visage souriant promet à la France que “l’avenir, c’est maintenant”. Pour la première fois, le favori de la présidentielle est un candidat d’origine algérienne.

Le même jour à Saint-Étienne. Dans la turbulente famille Nerrouche, c’est la fièvre des préparatifs de mariage. On court, on s’engueule, on s’embrasse… Mais le jeune Krim, témoin du marié, ne cesse d’aller et venir, en proie à une agitation croissante dont personne ne comprend la cause. Est-ce l’atmosphère de malaise entourant l’alliance entre un Kabyle et une Arabe? La rumeur selon laquelle le jeune époux est homosexuel? Ou bien est-ce le flot de SMS que Krim reçoit de son mystérieux cousin ?

En vingt-quatre heures seulement, tous les fils se nouent et se dénouent : la collision entre le destin d’une famille et les espoirs d’un pays devient inévitable.

12/ La maison de Cicine de Mohamed Nedali – Publié par L’Aube, 2011, 308 pp

Une maison emportée par la crue de l’oued, le père et la mère disparus : Idar et Hicine se retrouvent orphelins, et quittent le village dévasté pour Marrakech.

Ils atterrissent à Dar Louriki, une belle maison de la médina divisée en 8 chambres d’habitation. Cette maison est une véritable « mise en boîte » de la « little class » marocaine d’aujourd’hui, vendeur à la sauvette, maçon, réceptionniste, sculpteur, guérisseur, cordonnier, étudiants à l’école coranique, et tout ce petit monde aurait pu vivre en bonne entente ; hélas, deux étudiants islamistes font bientôt venir chaque soir le Cheikh Océan de savoirs, qui se lance dans la conversion de chacun… Seuls résisteront Idar et la ravissante Leïla, peu prêts à renoncer à leur jeune amour.

La fin du roman sera cruelle : le petit Hicine, dit Cicine, sait bien qu’il aurait dû convaincre son grand frère de reconstruire leur maison au village… Mohamed poursuit ici sa critique aussi pertinente qu’impertinente de la société marocaine contemporaine : appât du gain, jalousie, montée de l’intégrisme islamiste. Et celui qui choisit la liberté n’est pas encore prêt de s’en sortir. Un roman où violence se dispute à la tendresse.

13/ En pleine face de Abdelkader Raïlane – Publié par Ex æquo, 2011

Raciste, homophobe et antisémite avec une tête déformée par un nez tordu, voilà à quoi ressemble Abdelréda Benachour. Ce jeune garçon de 14 ans, issu d’une famille d’origine maghrébine, vit dans une cité HLM du Nord de la France. Réda va devoir se battre au sens propre comme au sens figuré pour trouver une identité, son identité.

Ce roman, dont une partie est autobiographique, a été écrit avec la volonté de percer quelques mystères, mais aussi les incompréhensions d’une société dans laquelle j’ai grandi et qui m’a permis de devenir ce que je suis, mais qui parfois m’interpelle, m’inquiète… D’autres ont grandi dans les mêmes cités, le même environnement, la même famille… Certains sont docteurs, ouvriers, employés, d’autres sont devenus boxeurs, d’autres sont en prison… Au-delà de l’intrigue de ce roman qui, je l’espère, vous séduira, j’ai écrit ce livre avec l’espoir de comprendre un peu plus les rouages, les bifurcations, les liens qui forgent une destinée. La double culture est une expérience, qui peut être pour beaucoup traumatisante et qui est, par là même, lourde de conséquences au niveau de la construction ou de la reconstruction identitaire. C’est sur ce thème que le roman tente de nous faire réfléchir.

14/ Le jasmin et le musc de Lamine Raouf et Réda Sanou – Publié par L’Harmattan, 2011, 328 pp

Aidé par ses amis Hassan Amenfi (déporté) et Ali Aghrib (étranger en langue berbère), des professeurs émérites, Mourad Bensaadi, un jeune universitaire plein d’ambition, entreprend la mise sur pied d’un important projet agricole moderne et parfaitement adapté à la mise en valeur des zones arides jusque-là abandonnées et stériles.

En proposant un substitut à l’économie de la rente basée sur l’exportation de l’huile de pierre (pétrole), ces scientifiques téméraires vont s’attirer les foudres des tenants du pouvoir. On a touché à certains intérêts. Dès lors, Mourad et ses amis se retrouvent piégés et pris en tenaille entre un intégrisme religieux aveugle et une terreur manigancée par des esprits diaboliques et puissants. La menace est si grande que les trois universitaires sont impitoyablement traqués. Qu’adviendra-t-il?

Le titre : Le jasmin et le musc nous renvoie au principe manichéen, connu par l’antagonisme entre le Bien et le Mal. Dans la symbolique maghrébine, le jasmin représente la cordialité. En revanche, le musc, très apprécié par les intégristes, symbolise la mort.

15/ Rue Darwin de Boualem Sansal – Publié par Gallimard, 2011, 256 pp

Après la mort de sa mère, Yazid, le narrateur, décide de retourner rue Darwin, dans le quartier Belcourt, à Alger. “Le temps de déterrer les morts et de les regarder en face” est venu. Une figure domine cette histoire : celle de Lalla Sadia, dite Djéda, toute-puissante grand-mère installée dans son fief villageois, dont la fortune immense s’est bâtie à partir du florissant bordel jouxtant la maison familiale. C’est là que Yazid a été élevé, avant de partir pour Alger. L’histoire de cette famille hors norme traverse la grande histoire tourmentée de l’Algérie, des années cinquante à aujourd’hui.

Encore une fois, Boualem Sansal nous emporte dans un récit truculent et rageur dont les héros sont les Algériens, déchirés entre leur patrie et une France avec qui les comptes n’ont toujours pas été soldés. Il parvient à introduire tendresse et humour jusque dans la description de la corruption, du grouillement de la misère, de la tristesse qui s’étend… Rue Darwin est le récit d’une douleur identitaire, génératrice du chaos politique et social dont l’Algérie peine à sortir.

16/ Les humeurs de Marie Claire de Habib Selmi – Publié par Actes Sud, 2011, 176 pp

Mahfouz est un jeune immigré tunisien qui enseigne la langue arabe à Paris. Il rencontre une Française, Marie-Claire, employée dans un bureau de poste, et leur attirance réciproque se transforme rapidement en une passion dévorante. Marie-Claire s’installe chez Mahfouz et bouleverse son existence. Fou d’elle, obsédé par son odeur faite de “parfum et de sueur mêlés” Mahfouz s’adapte de bon gré à sa nouvelle vie. Mais pour combien de temps? Dans ce roman débordant de sensualité, Habib Selmi renouvelle un thème récurrent de la littérature arabe contemporaine, celui du choc, tantôt réel, tantôt imaginaire, entre Orient et Occident. Contrairement à ses prédécesseurs, il nous laisse finalement le soin de conclure sur ce qui, dans l’avenir des deux amoureux, relèvera de leur différence culturelle ou du commun destin de toute relation amoureuse.

Pour info

Le roman Les Ailes du Papillon de Mahamed Salmawy, qui annonçait les événements de la place Tahir de 2011, est désormais disponible en français. La première version en arabe a été publiée en décembre 2010 et est rapidement devenue un best-seller dans la monde arabe. Il est prévu une adaptation audiovisuelle. L’auteur est le président de l’Association des écrivains égyptiens, écrit pour divers journaux et a publié nombreuses pièces et essais.

Et un titre en anglais non encore paru

AN ORIENTAL DANCE (Une danse orientale) de Khaled al-Berry – Sera publié en Italie chez IT/Mondadori en avril 2012

En 1997, Ibrahim, Yasser et Hussein quittent l’Égypte et partent vivre à Londres pour étudier et commencer une vie nouvelle dans une société matérialiste. Les trois se rencontrent quand Ibrahim apporte une lettre à Yasser

Partageant le même intérêt pour les femmes et l’argent, les trois hommes deviennent même si leur amitié est compliquée.

Leur comportement attire l’attention du MI5 ainsi que l’intérêt d’un groupuscule terroriste qui surveille étroitement les trois amis. Ibrahim et sa petite amie sont assassinés à Venise le soir du réveillon du 31 décembre. Yasser et Hussein sont arrêtés et accusés d’avoir participé aux attaques terroristes perpétrées à Londres.

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La page blanche de Boulet et Pénélope Bagieu

VU dans la newsletter Best-seller to Box-office de janvier 2012 : Le roman graphique, La page blanche, de Boulet et Pénélope Bagieu, édité chez Delcourt.

Le livre vient de rentrer dans les meilleures ventes. Il signe l’alliance des deux stars de la blogosphère BD, Boulet au scénario et Pénélope Bagieu au dessin.

Ce portrait d’une jeune amnésique en quête de son identité, a été initialement tiré à 30 000 exemplaires pour sa sortie le 18 janvier, avant de bénéficier cette semaine d’une réimpression à 15 000.

On prédit une belle carrière à cet album fin et drôle. Même si l’idée d’un personnage amnésique à la recherche de son identité n’est pas nouvelle, elle est traitée ici avec beaucoup d’originalité. En effet Éloïse, l’héroïne de l’histoire, souffre d’ une « amnésie sélective ». Elle se souvient de tout sauf de ce qui la concerne. Ce type d’amnésie n’existe pas dans la réalité mais permet ici à Éloïse de se retrouver devant une page blanche et de réécrire son histoire.

Et on se prend à se demander ce que l’on ferait à sa place…

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La chaîne de télévision Arte s’associe au Festival de BD d’Angoulême

Partenaire du festival de BD présidé par Art Spiegelman, la chaîne propose du 25 au 28 janvier une série de documentaires et d’adaptations d’albums.

Persepolis de Marjane Sarapi et Vincent Paronnaud lancera, le mercredi 25 janvier à 20 h 35, le partenariat d’Arte avec le festival d’Angoulême, placé cette année sous le signe du document graphique.

Retrouvez toute la programmation sur www.arte.tv/fr

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Créé en 1985, le Prix du Meilleur Thriller allemand de l’année (Krimi Preis), décerné chaque année en janvier par un jury de personnalités illustres, est sans aucun doute aujourd’hui le plus prestigieux outre-Rhin.

Cette 28ème édition a couronné Mechthild Bormann (Wer das Schweigen bricht), Friedrich Ani (Süden), Elisabeth Hermann (Zeugin der Toten).

Aucun de ces trois titres n’est actuellement disponible en français ou en anglais.

Premier prix : Wer das Schweigen bricht (celui qui rompt le silence) de Mechtild Borrmann, 224 pages, paru chez Pendragon, février 2011.

Après la mort de son père, alors qu’il s’apprête à quitter la maison parentale qu’il vient de vendre, Robert Lubisch trouve dans le bureau de celui-ci une boîte contenant la photo d’une inconnue et les papiers d’identité d’un SS du nom de Wilhelm Peters. Quel rapport cela peut-il avoir avec Friedhelm Lubisch, chef d’entreprise et notable de la ville ? Intrigué, Robert Lubisch entame des recherches et, après avoir découvert l’identité de l’inconnue, Therese, il rencontre la journaliste Rita Albers, qui flaire là un bon article. À peine a-t-elle retrouvé la trace de Therese, devenue héritière millionnaire d’une grande entreprise de mode, qu’elle est assassinée. C’est que Rita Albers a soulevé un coin du voile qui recouvre une sombre histoire remontant à la Deuxième Guerre mondiale. En 1939, six jeunes garçons et filles s’étaient promis d’être toujours amis. Mais la période nazie a mis cette amitié à rude épreuve : dénonciation, trahison, meurtre… de quoi susciter des rancœurs. Et Robert Lubisch est loin, très loin de soupçonner la vérité que Therese, qui n’a rien pu oublier du passé, va lui révéler.

Mechtild Borrmann nous tient en haleine jusqu’au bout, et ce qui est dévoilé à la fin de l’histoire nous surprend tout autant que Robert Lubisch. Nous suivons en fait deux histoires, l’une passée, l’autre actuelle, que l’auteur tisse avec grande habileté, sur le plan narratif aussi bien que stylistique. L’histoire « ancienne » est tout aussi prenante que l’intrigue du présent. Avec un grand raffinement d’écriture comme de style, Mechtild Borrmann fait ressentir au lecteur un peu du poids du secret, du non-dit, du silence qui, à des degrés divers, ont pesé pendant ces décennies sur la vie de tous les protagonistes. « Ce que nous appelons toujours « le destin », n’est pas quelque chose qui arrive comme ça d’en haut, comme on le croirait, mais ce sont bien les mille petites décisions que nous prenons tous les jours et avec lesquelles nous allons dans une direction bien déterminée. »

Mechtild Borrmann est née en 1960 et vit à Bielefeld. Après avoir été professeur de danse et de théâtre, elle a été plusieurs années propriétaire d’un restaurant. Elle a déjà publié deux romans policiers.

2ème prix : Süden de Friedrich Ani, Droemer mars 2011

Friedrich Ani est né en 1959, fils d’une Allemande et d’un Syrien. Il a travaillé comme reporter spécialisé dans les affaires criminelles avant de se consacrer à l’écriture. Il vit à Münich et écrit des scénarios pour la télévision, notamment pour la série Tatort, et a publié sept livres mettant en scène Tabor Süden, policier décalé, aux réactions bizarres, dont la biographie meurtrie a fait un solitaire un peu inquiétant et terriblement touchant.

Très connu en Allemagne pour cette série, il a reçu en 2010 le Prix Adolf-Grimme pour son scénario tiré de son roman « Süden und der Luftgitarrist« .

Aucun livre de cette série n’est paru en français si ce n’est Le droit du sang, paru aux Editions Serpent à plumes en août 2002.

Le droit du sang

Christophe Aranos est Nigérian et vit depuis trente ans en Allemagne. Il partage la vie d’une Allemande, Natalia Horn, et s’apprête à l’épouser. La fille d’Aranos, Lucy, bientôt quatorze ans (et donc pénalement responsable de ses actes) est née en Allemagne. Mais elle ne jouit pas de la nationalité allemande. Or, Lucy, en pleine révolte, est une vraie terreur. D’aucuns – essentiellement des militants d’extrême droite – attendent impatiemment que la justice allemande puisse la juger et l’expulser. En attendant, ils sont prêts à s’en prendre à Natalia. 

C’est alors que le chemin de Lucy croise par hasard celui du commissaire Tabor Süden, un commissaire non conformiste et révolté, qui évolue au sein de la onzième brigade de police de Munich, en charge des affaires de disparitions. 

Le Droit du sang fait écho à des problématiques communes à bien des pays européens – dont la France. Droit du sang contre droit du sol.

3ème prix : Zeugin der Toten (Le Nettoyeur)  de Elisabeth Herrmann , List Hardcover Mars 2011

Elisabeth Herrmann est l’une des voix les plus prometteuses de la littérature allemande actuelle. Elle crée avec brio des ambiances à la fois sombres et incroyablement vivantes. Son style  a fait le bonheur des lecteurs de romans policiers depuis la publication de son premier titre en 2005, livre actuellement en tournage. L’auteur vit à Berlin.

Le Nettoyeur est un livre passionnant dans lequel les rebondissements s’enchaînent et tiennent le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.

Judith Kepler est un «nettoyeur» – la personne qui supprime toutes les traces de la mort une fois que la police a achevé son travail sur la scène d’un crime. Après une de ces séances de nettoyage lors d’un crime particulièrement sanglant, Judith est plongée malgré elle dans le monde sombre de l’espionnage international. Elle découvre qui plus est qu’il existe un lien entre la femme assassinée – Christina Borg – et elle-même. Mais les recherches de Judith pour découvrir son lien avec Borg attirent l’attention de la CIA, de l’agence de renseignement allemande et d’inconnus peu scrupuleux qui tentent de trouver les microfilms découverts par Borg. Ces micro-films contiennent des informations d’espions est-allemands infiltrés en Occident.

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Best-seller to Box-office présente un roman social qui ferait un film épatant

Ne ratez pas la sortie, le 1er février prochain de La liste de mes envies de Grégoire Delacourt, histoire tragicomique qui se passe à Arras, « chef-lieu du Pas de Calais » où selon l’héroïne Jo, « il ne se passe jamais rien ».

Grégoire Delacourt est valenciennois et son premier roman, paru également chez Lattès en 2011, L’écrivain de la famille, s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires.

Il revient aujourd’hui avec un excellent roman social où une kyrielle de personnages évolue dans une atmosphère pleine de tendresse et de fraternité et vive de vrais drames sans que l’on sombre jamais dans le pathos.

Parmi les personnages, se distingue la figure de Jocelyne, dite  « Jo » , une mercière qui se trouve grosse et moche et s’épanche sur son blog « dixdoigtsdor.com ».

La liste de mes envies est ce qu’on appelle un « feel good novel » avec un personnage principal, une femme pleine d’amour, de vie et d’énergie. Le message est simple, tout à fait dans l’air du temps : le bonheur ne s’achète pas.

Jocelyne est un mélange de la candide Amélie Poulain et de Renée, concierge vedette de L’élégance du Hérisson et l’on s’identifie très rapidement à cette personnalité positive et empathique.

L’histoire

Jocelyne, 47 ans, vit à Arras et est propriétaire d’une petite mercerie. Elle partage une vie simple avec son mari Jocelyn qui travaille lui à l’usine Haagën Dazs du coin. Jocelyn et Jocelyne ont deux enfants, Romain et Nadine qui maintenant grands, ont quitté la maison. Il y a 7 ans, ils ont également perdu une petite fille, Nadège morte à la naissance. Ce deuil n’a pas été sans conséquence pour leur vie de couple à l’époque. Jocelyn, plein de rancœur pour sa femme, s’est enfermé dans une violence verbale. Etrangement, parallèlement à cela, Jocelyn a depuis décidé de ne plus boire une goutte d’alcool. Jocelyne, peinée par la réaction de son mari, était alors partie en cure à Nice. Là bas, elle avait rencontré un homme qui l’avait séduite mais son amour pour son mari et ses enfants, l’avait vite remise sur le droit chemin.

Depuis Jocelyn et Jocelyne ont repris leur quotidien. Jocelyn s’est adouci ; il prend soin de sa femme et cette dernière tient depuis quelques temps un petit blog de couture, de tricot qui peu à peu rassemble de plus en plus de fans. Jocelyne s’est pourtant arrêtée d’écrire à l’âge de 17 ans après le décès de sa mère, victime d’une attaque en pleine rue sous ses yeux Traumatisée par cette perte brutale, Jocelyne avait cessé de rédiger le journal qu’elle tenait régulièrement. Au vu du succès de son blog, il semblerait qu’elle n’ait pas perdu sa plume.

En dehors de la mercerie, du blog et de son mari, Jocelyne prend également soin de son papa qui, peu après la mort de son épouse, a été victime d’un AVC. Il ne dispose plus aujourd’hui que d’une mémoire d’une durée de 6 minutes. Toutes les 6 minutes, ce vieux monsieur oublie qui il est, où il est, etc… Dans ce quotidien un peu morne, Jocelyne a heureusement ses deux amies: Danièle et Françoise, deux soeurs jumelles inséparables avec lesquelles Jocelyne savoure quelques moments heureux. Les trois complices discutent de leurs envies, de leurs rêves. Jocelyne sait bien qu’elle n’a pas accompli ses rêves, elle ne se souvient même plus de ce dont elle rêvait mais elle est sûre que son mariage précipité avec Jocelyn lorsqu’elle est tombée enceinte après leur première nuit d’amour (qui fut aussi sa première expérience), n’était pas précisément ce dont elle rêvait. Mais jusque là Jocelyne s’accommode de sa vie, cherchant les petits bonheurs où ils se trouvent. Les jumelles ont elles, un grand rêve : gagner au loto ! Et pour cela, elles jouent tous les vendredis ! C’est comme cela que Jocelyne se laisse tenter un jour et pour la première fois de sa vie remplit une grille de loto.

Chance du débutant ou pas, quelques jours plus tard, Jocelyne est la grande gagnante de la super cagnotte de 18 millions d’euros. C’est évidemment très soudain pour Jocelyne et elle décide de n’en parler à personne, pas même à son mari.

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Un auteur italien, Francesca Melandri, recommandé par Best-seller to Box-office

L’auteur présente Eva Dorme (également paru en Allemagne) à la Berlinale en février 2012.

Francesca Melandri a travaillé comme scénariste et réalisatrice avant de se lancer dans une carrière littéraire avec succès. Elle a écrit deux romans , Eva Dorme et Piu Alto del Mare, deux très belles histoires d’amour.

Son premier titre traduit en français par Eva Dort et publié par Gallimard, paraîtra en février 2012. Plébiscité en Italie, Eva Dort a obtenu plusieurs récompenses importantes, dont le prix du lecteur du magazine Elle. Il s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires, ce qui est considérable en Italie pour un premier roman.

Francesca Melandri sera présente à la Berlinale pour présenter ses titres aux producteurs.

EVA DORT (Gallimard), 400 pages, février 2012

Eva voyage en train depuis son Tyrol du Sud natal jusqu’à la Calabre pour rendre visite à Vito, disparu de sa vie trop tôt et depuis trop longtemps, que la maladie menace d’emporter. Durant ce trajet du nord au sud de l’Italie, de sa région frontalière et germanophone au sud profond, c’est toute son enfance et l’histoire de sa mère Gerda qui défile dans sa tête. Cette fille-mère parvenue à mener une prestigieuse carrière de chef cuisinière et qui rencontre Vito, sous-officier des carabiniers en garnison dans ce coin de la péninsule agité par un mouvement indépendantiste. Mais Eva se remémore aussi le destin du Haut-Adige, passé en 1919 de l’Empire austro-hongrois défait à l’Italie et qui obtint de Rome un statut d’autonomie, évitant une probable guerre civile. Inoubliable fresque historique et familiale, Eva dort brosse le portrait d’une mère exceptionnelle et, à travers l’histoire du Tyrol du Sud, celui de toute la nation italienne à l’unité encore fragile.

PIU ALTO DEL MARE

Non encore traduit mais options en Allemagne (Blessing Verlag), en France (Gallimard) et en  Hollande (Cossee). Titre édité par Rizzoli en Italie.

Livre sur la souffrance et les conséquences provoquées par les crimes violents sur tous les protagonistes, à commencer par les criminels eux-mêmes, mais aussi leurs familles, victimes co-latérales, les victimes bien sûr, les gardiens de prison…

Le roman raconte l’histoire d’amour émouvante et inhabituelle de deux personnages liés par la tragédie : Luisa, l’épouse du meurtrier et Paolo, le père.
L’île où se trouve le pénitencier est également un personnage à part entière.

L’histoire d’amour entre ces deux êtres marqués par l’existence naît lorsqu’ils rendent visite à leur parent sur l’île et sont bloqués par une tempête, qui les empêche quelques heures de regagner le continent. L’histoire débute à la fin des années 70. Puis il y a un grand saut et l’on retrouve les personnages 30 ans après.

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Dans les dix romanciers français qui vendent le plus dans l’hexagone, Françoise Bourdin arrive en 8ème position avec 470 000 exemplaires vendus.

Françoise Bourdin est totalement ignorée des médias. Il n’en reste pas moins que livre après livre, elle a conquis un public fidèle avec ses histoires ancrées dans le réel. Jusqu’à entrer aujourd’hui, selon l’enquête réalisée par Le Figaro en collaboration avec le cabinet GfK, dans le cercle très envié des écrivains vivants (hors littérature jeunesse et bandes dessinées) les plus vendus en France.

Il ne faut pas s’y tromper. Ces chiffres reflètent avec précision, ce que lisent vraiment les français car le classement établi par le cabinet GfK est le seul à prendre en compte les ventes réelles de l’ensemble d’un auteur, y compris en format poche.

Ce palmarès révèle également que les best-sellers gagnent du terrain dans l’économie de l’édition : les 10 auteurs les plus vendus représentent à eux seuls 24% en valeur et 26% en volume de la littérature française.

Mais qui est cette auteure qui fait une entrée remarquée à la 8ème place ?

« Parce que j’écris les histoires que j’aurais envie de lire, je tombe à chaque fois amoureuse du héros »

L’enfance de Françoise Bourdin est bercée par les airs d’opéra. Ses parents, tous les deux chanteurs lyriques, lui transmettent le goût des personnages aux destins forts, ainsi que la musique des mots. Lycéenne, elle découvre l’équitation et en fait une passion exclusive. Très jeune, Françoise Bourdin se met à écrire des nouvelles. Son premier roman est publié chez Julliard alors qu’elle n’a que vingt ans. L’écriture devient le centre de sa vie et son deuxième roman, deux ans plus tard, fait l’objet d’une adaptation télévisée dont Laurent Terzieff accepte de jouer le personnage principal.

Son univers romanesque prend racine dans les histoires de famille, les secrets et les passions qui les traversent. Elle aime à décrire des personnages courageux, qui affrontent la vie et ses tourments mais ne reculent jamais dans l’adversité. La vingtaine de romans publiés chez Belfond depuis 1994, dont trois ont été portés à l’écran, sont de cette veine, et rassemblent à chaque parution davantage de lecteurs.

Sur www.bs2bo.com (Abonnés), vous trouverez 14 titres de Françoise Bourdin avec leurs fiches adaptation, dont les droits audiovisuels sont disponibles.

1/ Comme un frère (Place des Éditeurs, 120 pages)

Drame                  Epoque : contemporain           Lieu : Jura

Pitch :
Après la mort accidentelle de ses parents, Nathan, une force de la nature, se charge de l’éducation de ses deux frères. Il voue au cadet, Joachim, un amour démesuré. Pour lui, il est prêt à tout…

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2/ L’inconnu de Peyrolles (Place des Éditeurs, 360 pages)

Drame                  Epoque : contemporain           Lieu : Sud Ouest

Pitch :
En rachetant à son père la maison familiale de Peyrolles, dans le Sud-Ouest de la France, Pascale Fontanel, une brillante pneumologue de 32 ans, découvre l’histoire secrète et douloureuse de sa mère Camille, qui vient de mourir après une longue dépression. Mais elle redécouvre aussi l’amour et beaucoup d’elle-même.

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3/ Nom de jeune fille (Place des Éditeurs, 324 pages)

Drame                  Epoque : contemporain           Lieu : Rouen

Pitch :
Valérie Prieur a sacrifié sa carrière de médecin pour épouser Mathieu Keller, un éminent cardiologue. Le jour où elle découvre que celui-ci la trompe, elle entame une procédure de divorce et décide de changer le cours de sa vie.

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4/Rendez-vous à Kerloc’h (Place des Éditeurs, 300 pages)

Drame                  Epoque : contemporain           Lieu : Bretagne

Pitch :
De nos jours, dans une ferme bretonne, aux confins de la Cornouaille et du Morbihan, une histoire familiale où secrets et déchirures bouleversent des êtres qui s’aiment ou se détestent.

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5/Sans regrets (Place des Éditeurs, 320 pages)

Drame                  Epoque : contemporain           Lieu : Tourraine

Pitch :
Un homme marié retrouve par hasard la femme qu’il a aimée quinze ans plus tôt, un amour de jeunesse qu’il n’a jamais oublié. Cette rencontre inattendue va bouleverser le cours de son destin.

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6/L’homme de leur vie (Place des Éditeurs, 292 pages)

Drame                  Epoque : contemporain           Lieu : France

Pitch :
Tiraillé entre sa passion pour la musique, une sœur jumelle hyper possessive et un fils en pleine crise d’adolescence, un quadragénaire séduisant, veuf depuis de longues années, cherche à redonner une chance à l’amour.

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7/Un soupçon d’interdit (Place des Éditeurs, 432 pages)

Comédie romantique                Epoque : contemporain           Lieu : France

Pitch :
Les Bréchignac vivent en harmonie dans la vaste propriété familiale. Mais la découverte de lourds secrets fragilisent cette osmose. La disparition, quelques années plus tôt, d’Ivan, un des fils Bréchignac, hante les esprits.

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8/La maison des Aravis (Place des Éditeurs, 312 pages)

Comédie romantique                Epoque : contemporain           Lieu : Haute-Sav

Pitch :
Fraîchement débarquée dans un village de montagne pour y suivre son mari, Bénédicte, parisienne, tombe sous le charme de son mystérieux voisin.

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9/D’espoir et de promesse (Place des Éditeurs, 314 pages)

Drame                  Epoque : contemporain

Lieu : Montréal – Québec – Normandie – Paris

Pitch :
Anaba et Stéphanie sont des demi-soeurs très liées. Lawrence et Augustin les meilleurs amis depuis l’université. Anaba pourra t-elle pardonner à Lawrence qui l’a abandonnée le jour de leur mariage ? Et Stéphanie, qui a fait une croix sur les hommes, succombera t-elle aux avances d’Augustin ? Tous les quatre, sauront-ils écouter leur cœur ?

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10/Dans le silence de l’Aube (Place des Éditeurs, 311 pages)

Drame                  Epoque : contemporain

Pitch :
Héritière de la prestigieuse écurie familiale Montgomery, Axelle ne vit que pour ses chevaux et les courses hippiques. Ambitieuse et farouchement indépendante, elle doit faire face à la jalousie professionnelle et aux sollicitations amoureuses. Faire des choix, connaître ses priorités, tels sont les défis d’Axelle, jeune femme à un tournant de sa vie.

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11/Le secret de Clara (Place des Éditeurs, 360 pages)

Drame romantique                   Epoque : mixte, 1945               Lieu : La Provence

Pitch :
Saga d’une famille bourgeoise. Amour, haine, divisions, rivalités sont au rendez-vous… Tome 1 : Le Secret de Clara En 1945, dans la propriété des Morvan, Charles tue son frère Edouard. Clara, sa mère, défend la thèse du suicide. Car la vie continue et rien ne doit compromettre l’avenir de ses cinq petits-enfants. Tome 2 : L’Héritage de Clara A quatre-vingt-cinq ans, Clara meurt. La jeune génération est brutalement seule pour affronter l’avenir. Le clan va-t-il éclater ou réussir à se réconcilier avec les fantômes du passé ?

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12/Les années passion (Place des Éditeurs, 324 pages)

Drame romantique                   Epoque : contemporain           Lieu : Bordeaux, Paris

Pitch :
Lucrèce, une journaliste engagée mène de front sa carrière et sa vie de femme indépendante. Elle oscille entre deux hommes entre deux villes mais rien n’empêche Lucrèce de vivre comme elle l’entend.

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13/Un cadeau inespéré (Place des Éditeurs, 272 pages)

Drame romantique                   Epoque : contemporain           Lieu : Les Alpes

Pitch :
Florent part seul pour aller couper un sapin de Noël, mais il n’a même pas dix ans et est surpris par la neige. Sa petite aventure risque alors de virer au cauchemar.

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14/Objet de toutes les convoitises (Place des Éditeurs, 324 pages)

Drame romantique                   Epoque : contemporain           Lieu : Londres

Pitch :
Un jeune avocat londonien, marié et épanoui, tombe sous le charme de son patron, un aristocrate envoûtant, et essaye tant bien que mal de résister à la tentation et à l’amour.

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NOTRE SÉLECTION BEST-SELLER TO BOX-OFFICE des 30 ROMANS DE L’HIVER

Après la rentrée littéraire de septembre, voici que celle de janvier s’annonce, avec 480 romans pour les seuls mois de janvier et février 2012.

A côté des incontournables, Claustria de Régis Jauffret chez Seuil, La ligne de courtoisie de Nicolas Fargue chez P.O.L., Mélancolie Vandale de Jean-Yves Cendrey chez Actes Sud, Mémoire pleine de François Weyergans chez Julliard…, nous avons sélectionné pour vous 30 romans réjouissants ou drôles, parfois plus graves, voire inquiétants, avec de la matière pour une éventuelle adaptation au cinéma ou à la télévision.

Les voici classés par genre cinématographique :

COMÉDIE, COMÉDIE CHORALE, COMÉDIE DRAMATIQUE, COMÉDIE ROMANTIQUE

Au pays des kangourous de Gilles Paris, Don Quichotte éditions, janvier 2012, 288 pages

Comédie dramatique. Simon a 9 ans et vit avec son père, Paul, et sa mère, Carole, à Paris. Ses parents ne forment plus vraiment un couple, sa mère étant accaparé par son travail qui la fait voyager souvent en Australie. Le jour où Paul est interné pour une dépression, le quotidien du jeune garçon est bouleversé.

L’enfant sans mère est recueilli par Lola, grand-mère fantasque, adepte des séances de spiritisme avec ses amies « les sorcières », et prête à tout pour le protéger.

Dans les couloirs trop blancs des hôpitaux, il rencontre aussi l’évanescente Lily, enfant autiste aux yeux violets qui semble bien résolue à lui offrir son aide. Porté par l’amour de Lily, perdu dans un univers dont le sens lui résiste, Simon va tâcher, au travers des songes qu’il s’invente en fermant les yeux, de mettre des mots sur la maladie de son père, jusqu’à toucher du doigt une vérité indicible.

Et puis Paulette de Barbara Constantine, Calmann-Levy, janvier 2012

Comédie chorale

A la suite de diverses mésaventures, cinq personnes entre 67 et 95 ans se retrouvent à cohabiter ensemble dans une ferme. Muriel, une jeune infirmière est rapidement recrutée ainsi que Kim, un jeune garçon à tout faire. La cohabitation s’organise entre rires et larmes pour cette petite communauté pour le moins originale. Lorsque Muriel met au monde une petite fille qu’elle ne veut pas, le club des cinq n’envisage pas l’abandon et prend soin de cette petite Paulette.

Classé n°17 des « Meilleures ventes de romans du 2 au 8 janvier 2012 » source Livres Hebdo. Une réimpression en cours de 3000 exemplaires portera à 31 000 le tirage total du roman mis en place à 23 000.

Second tour ou les bons sentiments de Isabelle Monnin, JC Lattès, février 2012, 280 pages

A la veille du second tour des élections présidentielles de 2012, Jipé fête ses 50 ans et pour l’occasion, invite les amis avec lesquels il avait fêté la victoire de Mitterand en 1981.

Parmi les hôtes excités par l’enjeu électoral, Pierre et Jeanne. Ils ne se sont pas vus depuis trente ans mais n’ont rien oublié de l’amour qui les avait fait trembler alors. Pierre a été photographe de guerre, il a arpenté la planète comme on erre, pour fuir une famille en morceaux et le souvenir entêtant de Jeanne. Jeanne, la voilà, prisonnière de ses choix de jeunesse et d’un mariage à qui elle a abandonné ses rêves de jeune fille engagée. Tous deux à vingt ans pensaient enchanter le monde. Ils ont cinquante ans déjà et les désillusions parsèment leurs chemins. Lorsque l’aube se lèvera sur une journée où le cours de l’histoire peut changer, auront-ils réussi à renouer avec l’espoir et le romantisme de leur jeunesse? Ou sont-ils condamnés, à l’image de leur génération, à n’être que les orphelins honteux de ce que les cyniques appellent leurs « bons sentiments » ?

Second tour est un roman politique et un roman d’amour, à moins que ce ne soit l’inverse.

L’Anglaise de Catherine Lepront, Le Seuil, janvier 2012, 258 pages

Comédie dramatique. Dans une maison au bord de la mer, à la station de Sainte-M, un sexagénaire, Emile, fait vivre sa famille : sa mère Elisabeth H, ancienne résistante, dite  » la Florès  » et ses demi-sœurs globalement appelées les COAC (la première lettre de chaque prénom).

Il est décorateur, collectionneur. Et il est harcelé au téléphone par une inconnue à l’accent anglais, que tout le monde surnomme  » l’Anglaise ». On fantasme sur cette Anglaise dont Emile serait amoureux et qui serait amoureuse d’Emile. On finit par apprendre que cette Anglaise aurait des vues sur la maison de voisins, en vente.

Tout cela se passe sous un regard collectif. Mais se détachent trois femmes : Agnès, l’une des demi-sœurs d’Emile, vieille fille à vie, amoureuse de son demi-frère , Léonore, une toute jeune voisine dont l’obsession est de se baigner au crépuscule, et Esther, dite  » Chagrin d’amour « . Pendant quelques jours de début d’été, on spécule sur l’Anglaise, qui finit par s’installer dans la maison des voisins.

Ce n’est qu’à la mort soudaine d’Emile, terrassé sur un escalier où il avait l’habitude de retrouver « l’Anglaise », que l’on comprend le lien avec cette femme mystérieuse. Un journaliste de la presse people, Bob Escale, aide le groupe à découvrir l’identité de l’Anglaise.

La faute de Madame Le Maire de Roger Béteille, Le Rouergue, février 2012, 336 pages

Policier. Une femme, Sabine Moreau, au tournant de la quarantaine, élue d’une petite commune rurale, prise entre les trois devoirs que sont d’être une maire irréprochable, une épouse aimante et une mère exemplaire. Trois exigences, trois pièges, trois fautes, et une vie qui bascule.

Sabine Moreau est infirmière. Depuis plusieurs années elle vit en province avec son mari et son fils adolescent, dans une petite bourgade, Vrillac. L’un des patients qu’elle visite, Lucien Soubrier, lui révèle que la catastrophe qui vient de se produire dans un quartier résidentiel, un écoulement de boue qui a submergé un lotissement, a été provoquée par les ravages causés dans la forêt par un entrepreneur, ami du maire. Sabine révèle les faits, entre en campagne, est élue maire. Son mariage qui battait de l’aile plonge complètement. Elle rencontre un chef de division de la préfecture, Xavier Mauzel, qui devient son amant. Alors qu’elle s’éloigne de son mari, son fils, Kevin, multiplie les frasques. Jusqu’à voler une voiture. Sabine fait alors une fausse déclaration à la gendarmerie pour protéger son fils. Mais cette maladresse est rapidement révélée. La puissance du scandale, après lui avoir permis de conquérir le pouvoir, se retourne contre elle.

Enjoy de Solange Bied-Charreton, Stock, janvier 2012, 510 pages

Histoire d’amour. Jeune homme solitaire, Charles Valerien vit une existence virtuelle sur le réseau social Show-You. Jusqu’au jour où il rencontre Anne-Laure et les membres farfelus de son groupe de rock. Avec eux, Charles découvre qu’un autre monde existe en dehors d’internet, un monde dont il va tomber amoureux en même temps que d’Anne-Laure.

Enjoy est une peinture de la « Génération Y », la net generation, jamais loin de ses écrans de contrôle, mais qui le perd, sincère à défaut d’être cynique, en proie au désoeuvrement dans l’enfer du voyeurisme.

SAGA FAMILIALE

Le chiffre des sœurs de Antoine Piazza, Le Rouergue, janvier 2012, 240 pages

Roman familial. Entre 1906 et 1999, l’auteur raconte l’histoire de sa famille à travers les destins de ses quatre tantes. zQuatre sœurs, nées dans le premier quart du XXe siècle au sein de la petite bourgeoisie provinciale, forment le quatuor de tantes redoutable et fascinant de ce nouveau livre d’Antoine Piazza, qu’on aimerait dire roman, bien qu’il soit nourri exclusivement de ses souvenirs familiaux. Au travers de ces personnages hauts en couleurs, souvent truculents, il balaie un siècle, celui des siens sur plusieurs générations et nous dresse le portrait d’une certaine France.

YOUNG ADULT

Le goût du paradis de Nine Antico chez Nicolas Grivel Agency, février 2012, 104 pages

Un roman graphique de 104 pages sous forme de journal intime d’une adolescente pendant les années 90, qui rapporte son éveil à la féminité, à la sexualité et son intégration dans une certaine forme de vie sociale. Virginie habite avec ses parents dans une banlieue parisienne pauvre, foyer de mixité culturelle et sociale. Elle est quasiment la seule blanche de sa classe et se sent honteuse de ses manières, son éducation et sa politesse. C’est frais et amusant et l’on s’attache à cette adolescente. Le point de vue est original et l’on aimerait pouvoir lire une suite.

Réédition pour ce roman graphique, Le Goût du paradis, le premier livre de Nine Antico sélectionné pour le prix du meilleur premier album à Angoulême en 2009.

L’Ouvrage pourrait se lire comme une version moderne des Mémoires d’une jeune fille rangée, transposées dans une banlieue du 93. Comment trouver sa place quand on est une gentille fille à papa, blanche de surcroît, tiraillée entre sa bonne éducation et une fascination voluptueuse pour les petits caïds de la cité ? Il y a d’abord la petite fille qui se rêve en femme et « fait la drague contre l’arbre » de la cour d’école. Puis, vient l’adolescente qui s’ennuie ferme le dimanche en famille, préoccupée par les garçons, la boom de Soizic et les moyens pour gagner l’amitié de Nanou, la fille charismatique du lycée. C’est tout une époque, celle des années 90, qui jaillit de cette joyeuse effervescence de culture populaire et urbaine, où sont convoqués, pêle-mêle, le tiercé de Guy Lux, Hélène et les garçons, Barbie, les dimanches de Jacques Martin, Carlos et Rondo Véneziano…

SOCIÉTÉ

Toutes les femmes s’appellent Marie de Régine Desforges, Hugo § Cie, janvier 2012, 125 pages

Roman d’engagement, question de société. Marie est veuve. Elle aime son fils, Emmanuel, handicapé mental, qui lui aussi aime sa mère. Arrivé à l’adolescence, le trop-plein d’amour d’Emmanuel transforme la relation entre la mère et son fils. Radicalement et dangereusement, selon la morale des bien-pensants. Ce texte pose la question dérangeante mais nécessaire de la sexualité des handicapés.

DRAME, DRAME FAMILIAL, HUIS CLOS, FAITS DIVERS, SECRETS DE FAMILLE

Les merveilles de Claire Castillon chez Grasset, janvier 2012, Tirage 15 000 exemplaires, 236 pages

Faits divers. Un roman sombre dans lequel l’auteur écrit à la première personne la trajectoire et descente aux enfers d’Évelyne, jeune femme drôle et moqueuse. Sujette à de violentes pulsions depuis qu’elle a vu, adolescente, son chien adoré être mutilé par son père, Evelyne travaille comme escort-girl et poignarde l’un de ses clients.

Inspiré de faits réels.

Enola game de Christel Diehl, Dialogues.fr, février 2012

Huis clos forcé entre une mère et sa fille. Une mère et sa fille n’ont pas d’autres choix que d’être enfermées dans leur maison, vivant dans la solitude extrême. Si le chauffage, la nourriture, la lumière et l’eau sont rationnés, le duo reste soudé grâce à l’amour à profusion et l’imagination salvatrice de la mère. Un huis clos angoissant où l’amour domine mais où la terreur est omniprésente.

Décharges de Virginie  Lou-Nany, Actes Sud, janvier 2012, 160 pages

Alors que la rizière où ils travaillaient dans le sud de la France est fermée par ses actionnaires, Manuel et Eva multiplient les boulots précaires et ont du mal à nourrir leurs 3 enfants. Finalement, Eva trouve un emploi en CDI comme aide-soignante dans une clinique pour enfants d’une contrée peu accueillante du Nord de la France. Devant tant de stabilité, pas d’hésitation, la famille s’installe et Manuel trouve des boulots précaires à l’usine. Eva nettoie les cors, les effets et les  chambres des enfants mourants dont elle s’occupe. Tout au bas de l’échelle, elle souffre de son ignorance, dans son combat quotidien avec la mort, et du mépris de certains de ses collègues. Parmi ses patients, il y a un tétraplégique solaire et irrésistible au nom d’archange : Gabriel. Eva tombe sous le charme et multiplie les heures supplémentaires pour le croiser entre deux ascenseurs. Petit à petit, fondant comme neige au soleil, et tentant de vivre cet amour impossible,  elle délaisse les siens pour se laisser happer par la terrible atmosphère de la clinique que sa famille ne désigne plus que par le nom « Là Bas ».

Un seul corps de Stéphanie Le Bail, Le Rocher, février 2012

Drame. Emie, 17 ans, a disparu de la demeure familiale, en même temps que son cheval Mazeppa. L’inquiétude grandit rapidement, car Emie est gravement malade et ne peut survivre plus de 48 heures sans ses médicaments.

Comme un frère de Stéphanie Pollack, Stock, janvier 2012, 224 pages

Faux témoignage. L’auteur signe un roman  torturé qui repose sur un douloureux secret de famille. Elle se déguise en Diane, une fille compliquée qui a des comptes à régler avec la terre entière. Avec son psy, qu’elle voit deux fois par semaine et qu’elle accuse de l’escroquer parce qu’elle ne parvient pas à se confier à lui. Avec son amoureux avec avec qui elle entretient une relation particulière, sans sexe, avec sa famille, avec elle même surtout.

A la recherche de son histoire familiale, Diane poursuit le souvenir de son oncle, jeune condamné à mort à la suite d’un braquage dans les années 1950. Hantée par cet homme qu’elle n’a jamais connu, elle va tenter de comprendre don parcours et faire resurgir des chagrins enfouis.

Diane refait l’enquête cinquante ans après pour tenter de comprendre. Pour se faire, comme si elle était un « faux témoin », Diane – Stéphanie s’est documentée sur les années 1950, le contexte politique, la presse, les voitures et les armes à feu. Elle a minutieusement épluché les minutes du procès, fouillé dans la mémoire de sa famille, et lu les lettres de don oncle, notamment à sa belle-mère, la grand-mère de Diane.

Opressant.

THRILLER, POLICIER, ENQUÊTE, ROMAN NOIR

Jours inquiets dans l’île Saint-Louis de Frédéric Vitoux, Fayard, janvier 2012

Faits divers. Clin d’œil aux Jours tranquilles à Clichy de Henry Miller, ce roman est un mélange de Simenon et d’Anouilh. Un paisible retraité de l’île Saint-Louis est témoin d’une agression perpétrée en pleine rue par une sorte de fou. Ce fait divers le bouleverse d’autant plus que le criminel vient le relancer chez lui pour lui exhorter de l’argent.

Au même moment, la présence d’une 
jeune femme vient comme un antidote adoucir son cauchemar, égayer sa vie de célibataire 
d’un dernier flirt sans illusions.
La paix reviendra-t-elle dans l’île que la colère des manifestants et des défilés 
populaires, en cet automne 2010, ne semble pas inquiéter ? 
On sort de ce roman intrigant, léger et profond à la fois, comme d’un film de Claude 
Sautet.

Le jour du fléau , Les chroniques d’Arkestra T1 de Karim Madani, Gallimard Série noire, novembre 2011

Roman noir, très urbain et violent, qui se passe dans une ville imaginaire gangrenée par le vice et la corruption, contrôlée par un gang de dealers redoutables. Paco Riveira est flic. Il est né dans cette ville. Son père était accro à l’héroine ; c’est la raison pour laquelle il a demandé son affectation à la Brigade de lutte anti drogue. Lui même est très porté sur le whisky.

Après l’assassinat par des dealers de son informatrice Katia dont il était profondément amoureux, il est transféré dans une autre brigade où il a pour co-équipier Gina, une indienne lesbienne.

Leur première mission ensemble consiste à enquêter sur la disparition de Pauline, une jeune fille qui a récemment disparu.

Ce roman s’étale sur 9 jours ; il est dense, rythmé, violent et se déroule dans une ville imaginaire qui offre un cadre adapté à l’histoire. Le caractère principal de Paco est un flic assez classique : il ne cherche ni la justice ni la vengeance. L’intérêt du livre réside pour une grande part dans la qualité du développement de ce personnage qui devient plus important que l’histoire elle même. On sent l’influence d’auteurs américains comme Ed McBain. L’atmosphère décrite ici rappelle celle de Sin City by Franck Miller.

Le seigneur de la route de Jean-Pierre Gattégno, Calmann-Levy, janvier 2012, 240 pages

Thriller loufoque, road-novel moqueur et grinçant. Pierre Raustampon est un petit prof de lettres obscur dans un collège de province, si mal payé qu’il est obligé de corriger des copies en plus pour un cours privé.  Lassé par son métier de professeur et sa vie conjugale, il s’enfuit avec la voiture de l’amant de sa femme pour un périple à travers la France. Recherché par la police, il fait d’étranges rencontres et se lie notamment avec la femme de l’amant de sa femme ! Cette expérience l’emmène vers une vérité à laquelle il est loin de s’attendre. Un thriller visuel qui alterne suspense et humour.

Maître du suspens psychologique, souvent porté à l’écran (comme Mortel transfert par Beineix, ou une Place parmi les vivants par Raoul Ruiz), Jean-Pierre Gattégno est un écrivain aussi discret qu’imaginatif, qui cultive le farfelu, le décalé.

Le mystère Sherlock de J.M. Erre, Buchet-Chastel, février 2012, 336 pages

10 universitaires invités dans un hôtel en Suisse pour un colloque sur Sherlock Homes à l’issue duquel sera désigner le premier titulaire de la toute première chaire d’holmésologie. Le genre de poste pour lequel certains sont prêt à tuer. Ils se retrouvent alors pris dans une enquête en huis-clos digne d’Agatha Christie.

Article 122-1 de « Anonyme » (écrit par un juge d’instruction qui prendra un pseudo), First-Grund, janvier 2012

Un polar urbain au cœur de Paris, la descente aux enfers d’un capitaine de police dont les troubles psychiques vont perturber la nouvelle enquête… au point que celle-ci devient le principal suspect.

Environnement mortel de Pascal Vatinel, Le Rouergue, janvier 2012, 356 pages

Policier. Thomas Kessler enquête sur le scandale du lait contaminé en Chine lorsqu’un fonctionnaire qui a des informations essentielles à lui divulguer se suicide. Alors qu’il cherche à en savoir plus sur cette mort suspecte, la maîtresse du défunt disparaît mystérieusement. De fil en aiguille, de la rencontre d’un écologiste chinois à la dégaine d’avocat à celle d’un journaliste à lunettes Ray-Ban, Kessler se trouve sur la piste d’un scandale plus sombre encore : sous couvert d’un programme humanitaire, une fondation américaine se livre à des essais de riz OGM sur des écoliers chinois, violant le code de Nuremberg.

Dernier Refrain à Ispahan de Naïri Nahapetian, Liana Levi, février 2012, 224 pages

Enquête. Interdit de montrer ses cheveux. Interdit de s’habiller sans respecter l’uniforme islamique. Et interdit de chanter en public. Les ayatollahs ne manquent pas d’idées quand il s’agit d’entraver la liberté des femmes. Pourtant, lorsque la grande chanteuse Roxana revient dans la ville de son enfance, après un long exil aux États-Unis, certains de ses airs résonnent encore dans les taxis d’Ispahan. Son projet? Donner un concert dans lequel se produiront d’autres femmes. Un projet qui ne verra jamais le jour car Roxana sera définitivement réduite au silence. Et elle ne sera pas la seule à subir ce sort… C’est justement à ce moment-là que Narek, un jeune journaliste franco-iranien venu prendre le pouls de la révolte de 2009, rejoint la ville. Cette enquête lui permettra encore une fois de découvrir une facette insoupçonnée de la réalité iranienne.

Une partie en enfer de Florian Lafani et Gautier Renault, First-Grund, mars 2012, 352 pages

Un thriller sur l’univers du poker. Amsterdam, de nos jours. Lars, étudiant fauché, répond à une petite annonce qui propose de se prêter à des tests médicamenteux moyennant une alléchante rétribution financière.

La molécule testée le rend agressif, voleur et âpre au gain. Au cours d’une dispute, il tue sa mère sans le vouloir et pris de panique, supprime son père dans la foulée. La police ne parvenant pas à prouver son inculpation dans l’affaire, il hérite de l’assurance-vie considérable de ses parents qu’il part jouer au poker à Las Vegas.

« Là-bas il perd tout, et voit son destin basculer dans une sombre ruelle. Hugh passe son temps à jouer au poker en ligne et sa petite amie Constance » menace de le quitter. Mais un jour, il disparaît mystérieusement. Constance se lance à sa recherche. Elle découvrira que Hugh est mêlé, à un niveau indéterminé, à une affaire de grande ampleur, mêlant finance, informatique et politique de haut vol.

Philippe, installé aux Bahamas, achète et revend des noms de domaines sur Internet. Son ami et associé Noah, analyste financier, lui conseille de faire grimper les enchères pour une adresse intitulée « www.docfountain.com ». Une holding investit dans une boisson énergétique qui porte ce nom ; elle prépare un lancement mondial et n’envisage pas de renoncer à son site officiel. Philippe en propose alors un prix exorbitant. Et devient, avec son ami Noah, l’homme à abattre pour la société Kramer… Quel lien entre ces trois hommes qu’à priori tout sépare ? Ils s’apprêtent tous à jouer Une Partie en Enfer…

La porte de Jade de Patrice Montagu-Williams, Balland, février 2012, 252 pages

Ce roman met en scène une guerre des gangs pour le contrôle d’un trafic de drogue dans le 18ème arrondissement de Paris.

Rue Myrha, un chien ramène à ses maîtres, des Africains du quartier, le crâne d’un enfant. Ils en informent Le Bossu, à qui on le remet. Homme au passé trouble et anciennement lié à la Mafia, Le Bossu ne tarde pas à comprendre que c’est là un terrible message des mafieux chinois…

Peu après, un autre pan du passé sombre du Bossu est convoqué : le crâne qu’on lui a remis est celui de sa fille morte des décennies auparavant ! Sa tombe au cimetière Montmartre a été violée.

Alors commence une guerre de gangs sans merci… pour contrôler un puissant réseau de trafic de drogue, tandis que se développe, en parallèle, une histoire d’amour impossible entre Samarcande et une sublime chinoise, ancienne danseuse de l’Opéra de Shangaï…

ESPIONNAGE

Kamal Jann de Dominique Eldé, Albin Michel, janvier 2012, 464 pages

Roman sur l’actualité internationale. L’auteur se plonge dans l’histoire récente de la Syrie et fait intervenir la CIA pour décider le protagoniste de Kamal Jann, avocat à Manhattan, de rejoindre les services secrets occidentaux contre le pouvoir syrien.

La réussite de cet avocat d’affaires syrien recouvre un drame : son oncle, chef des services de renseignements syriens, a fait tuer ses parents lorsqu’il avait 12 ans, mais il a aussi financé ses études. Quand la CIA le prévient que son frère djihadiste prépare un attentat en France, Jann s’engage auprès des services secrets occidentaux pour faire tomber le pouvoir syrien.

Selon l’éditeur, « Mosaïque impressionnante de lieux et de personnages, Kamal Jann est la chorégraphie puissamment orchestrée du cynisme, de la violence et de la trahison. Sans doute le premier roman du Moyen-Orient à mettre en scène de façon implacable les rouages de la répression et la relation toute-puissante entre familles et pouvoir. La descendance maudite des Jann est condamnée, tels les Atrides, à tuer et s’entretuer, tandis que le peuple, écrasé, commence à rêver de liberté. »

La bombe des mollahs de Paul Fauray, Rocher, février 2012

Roman d’espionnage situé à Istanbul, dans lequel interviennent la Syrie, l’Iran, Israël et la Turquie, fondé sur des opérations clandestines qui auraient été réellement menées par les services spéciaux français.

Beyrouth, 1984. Michel Desjours, un officier français, est sauvagement assassiné dans le cimetière chrétien de la ville par Walid Kamal, terroriste palestinien responsable d’attentats meurtriers depuis trente ans. Istanbul, 2011. François Desjours, son fils, haut fonctionnaire, est envoyé dans la métropole turque pour exfiltrer Loubna Maalki, une physicienne syrienne, car elle détient les preuves d’un programme nucléaire iranien en cours. Elle n’est pas seulement traquée par le Français ; les services turcs, israéliens, iraniens la veulent, morte ou vive. Walid Kamal tire les ficelles des intrigues. Agents doubles, triples, on ne peut se fier à personne. Les chemins de François Desjours et de Walid Kamal vont se croiser. Mais pour raison d’État, la vengeance est interdite.

POLITIQUE FICTION

L’argent des autres de Lucien de Pena, Calmann-Levy, janvier 2012

À travers l’ascension fulgurante d’un homme de pouvoir dans la France d’aujourd’hui, le décryptage sans concessions des financements occultes de la politique

Charles Dourdain est un médecin respecté. Lorsqu’un ami lui propose de figurer sur la liste de l’opposition pour les prochaines élections municipales, Charles accepte.

Ambitieux, il est vite grisé par l’exercice du pouvoir. Pour prendre sa place et s’installer dans le fauteuil du maire, il n’hésite pas à trahir son meilleur ami. Quand il découvre les premières irrégularités dans les comptes des marchés publics de sa commune, ses états d’âme sont de courte durée. Sous l’égide d’un mentor aguerri et d’une troublante directrice de cabinet, Caroline, dont il fera sa femme, Charles perd peu à peu tout scrupule. Il devient conseiller général puis député, expert dans la

collecte de fonds secrets. Charles est malin, certes. Mais cet univers est impitoyable et les rivaux nombreux.

Panique à l’Élysée de Dominique Paillé, ancien porte-parole de l’UMP, Grasset, janvier 2012

Roman de politique-fiction qui met en scène Nicolas Sarkozy. L’auteur invente une France où la défaite de l’actuel président de la République sonne le début d’une crise globale.

Le 22 avril 2012, Nicolas Sarkozy est éliminé au premier tour de l’élection présidentielle à cause d’errements successifs : guerre des clans, crise économique, retours d’affaires crapuleuses, surgissement du centre et effondrement de la gauche, etc.

Les sauvages, T1 de Sabri Louatah, Flammarion, janvier 2012, 250 pages

L’auteur raconte un duel entre Sarkozy et Chaouch, un candidat kabyle favori du peuple.

A la veille de l’élection présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy se retrouve opposé au candidat kabyle Chaouch, donné favori dans les sondages. Ce premier roman met tour à tour en lumière les membres de la famille Nerrouche et entraîne le temps d’un week-end au cœur d’un mariage dans la communauté algérienne et dans les bas-fonds de la pègre locale.

Sabri Louatah est né en 1983 à Saint-Etienne, il vit désormais à Paris, où il est lecteur de scénarios. Les sauvages est son premier roman. Son sens aigu de la narration et du rythme le rapproche des séries américaines les plus modernes. Les Sauvages se lit d’une traite, jusqu’à sa fin spectaculaire.

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